Burkina Faso : les cultures fruitières menacées par le changement climatique

Article : Burkina Faso : les cultures fruitières menacées par le changement climatique
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21 janvier 2021

Burkina Faso : les cultures fruitières menacées par le changement climatique

La culture fruitière au Burkina Faso constitue une activité très importante. C’est un puissant levier pour renforcer la sécurité alimentaire. Le karité, l’anacarde, la banane sont entre autre les fruits qui sont cultivés. La culture de la mangue représente à elle seule 60 % de la production nationale.

Pourtant, le changement climatique, additionné aux actions néfastes des ravageurs et maladies, freinent le développement de ce secteur d’activité. Parmi les fruits, la mangue est la plus touchée. Les insectes qui se développent avec le changement climatique, à cause de l’humidité, attaquent les mangues. Cela conduit ainsi à des pertes de récolte en quantité et en qualité des fruits. L’anthracnose, par exemple, est une maladie cryptogamique qui se développe quand l’humidité est très forte. Cette maladie cause la pourriture des mangues. Aussi, les insectes comme la mouche des fruits attaquent toutes les espèces fruitières, dont les agrumes, les goyaves, le karité, etc.

Aussi, on a la persistance des maladies comme le dessèchement du manguier qui se traduit par un dépérissement total de l’arbre dû à une infection parasitaire. Le résultat de cette maladie, ce sont les pertes en hectares de plantations qui occasionnent une baisse considérable de la productivité.

De plus, les aléas climatiques agissent de manière forte sur la productivité des fruits. Les saisons des pluies tardives ou insuffisantes impactent sur les fruits. Pourtant, la production de la mangue dure 3 à 4 mois. Lors du Maquis des sciences, tenu le 20 janvier 2021 à l’Institut français de Ouagadougou, Esther Diendieré, biochimiste, confie : « les producteurs font parfois des pertes de 100 %, en saisons pluvieuses« .

Les produits phytosanitaires dégradent les sols

L’autre cause, ce sont les actions des producteurs qui dégradent les sols. Les producteurs font parfois recours à des produits de synthèses qui agissent négativement sur la nature. L’utilisation de ces produits chimiques rendent les sols moins fertiles à la longue.

La sensibilisation des producteurs sur l’utilisation rationnelle de ces produits s’impose pour une productivité durable des sols. De même, la formation des producteurs doit être une priorité pour orienter ces acteurs vers des choix gagnants. « Les producteurs doivent rechercher les variétés de fruits qui résistent aux attaques des insectes et maladies« , conseille Dianda Zoéyandé Oumarou, biologiste.

Le choix du sol, la régénération des vergers, le choix de variété en fonction de l’objectivité de production, l’utilisation de bio pesticides sont entre autre les choix dont les producteurs ont besoin pour anticiper les pertes. C’est pour cela que les biologistes, agro-écologistes, phytopathologistes et autres spécialistes doivent trouver des occasions régulières pour partager les savoirs locaux avec les producteurs.

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Commentaires

Jean Damase Roamba
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Bel article Monsieur Neya. Félicitations