Le dessin de presse provoque le débat

Article : Le dessin de presse provoque le débat
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26 octobre 2020

Le dessin de presse provoque le débat

Jeudi 22 octobre 2020 s’est tenu un débat d’idée à l’institut français de Ouagadougou. Ce débat organisé par le club RFI de Ouagadougou posait cette question : « le dessin de presse favorise-t-il le débat démocratique ? ». Ce thème a permis aux caricaturistes et journalistes de s’exprimer.

Ce débat d’idée du jour a permis au journaliste Boukary Ouoba du journal bimensuel Mutations, à Hamidou Zoetaba, caricaturiste à Fasozine et à Inter développement rural, à Sangaré Seydou, enseignant et caricaturiste indépendant, de débattre sur le thème. C’est Gabriel Kambou, journaliste, qui a modéré le débat. Tout en faisant des commentaires, il a permis aux participants de mieux s’imprégner du sujet du débat.

Boukary Ouoba a été le premier à s’exprimer sur le thème du jour. Pour lui, le dessin de presse est une forme d’expression et cela participe au débat démocratique. « Derrière un dessin de presse, il y a toute une réflexion ». Il poursuit en ces termes, « le dessin de presse, c’est mille mots ». Pour lui, le dessinateur de presse au Burkina doit avoir les mêmes prérogatives professionnelles que les journalistes. « Le dessinateur de presse doit avoir accès à la carte presse qui va lui permettre d’exercer librement son rôle qui est de dessiner l’actualité » va-t-il ajouter.

Les journalistes et caricaturistes donnent s'expriment sur le theme du jour
Les journalistes et caricaturistes s’expriment sur le thème du jour

Hamidou Zoetaba a, pendant son intervention, rappelé le rôle et l’importance que joue le dessin de presse dans la bonne gouvernance. Pour lui, le dessin de presse est fait pour critiquer et susciter des débats au sein de la société. « Le dessin de presse filtre tout » affirme-t-il.

Il a également partagé son expérience pendant le procès du putsch manqué de 2015. Lors des procès du putsch, les appareils de filmages ou d’engerbement étaient interdits. Cependant, seules les caricatures étaient de mises dans la salle de procès. Donc, pour lui en définitive, le dessin de presse participe au débat démocratique en ce sens ou « un seul dessin suffit pour qu’un débat soit houleux et bien animé ». Il a terminé son propos en rendant un hommage à ses collègues et amis de Charlie Hebdo assassinés pour des dessins de presse.

Les participants, dans leurs interventions ont trouvé que le dessin de presse est un moyen qui favorise le débat démocratique.

Sangaré Seydou a pour sa part souligné le rôle d’éveil et d’éducation que joue le dessin de presse. Il émet par contre des réserves quant à la question de tout dire. « Tout dépend de la société dans laquelle on vit, puisque certains sujets comme la religion seront toujours délicats » et d’ajouter que « je penche plutôt pour l’humour que les revendications crues ».

Hamidou Zoetaba confie ne pas faire de caricatures qui ont traits au sexe ou à la religion pour « des raisons de culture et d’éducation ». Enfin, Boukary Ouoba de conclure en ces mots « je suis à 100% contre les dessins de Charlie Hebdo mais je suis à 200% contre le fait qu’on tue pour des caricatures »

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