Exploration Intime de la Foi à travers l’Objectif de Soum Eveline Bonkoungou

Article : Exploration Intime de la Foi à travers l’Objectif de Soum Eveline Bonkoungou
Crédit: Harouna Neya
20 janvier 2024

Exploration Intime de la Foi à travers l’Objectif de Soum Eveline Bonkoungou

Du 19 janvier au 25 février 2024, le Goethe-Institut du Burkina Faso accueille l’exposition photographique « ZIKR » de Soum Eveline Bonkoungou. Cette immersion visuelle dans le monde islamique offre une nouvelle expérience au public.

Je suis profondément touché par le travail de Soum Eveline Bonkoungou. Son exposition photographique « ZIKR » m’a profondément ému et m’a transporté dans un voyage spirituel et artistique unique. En explorant sa propre relation avec la foi à travers une esthétique visuelle, cela a suscité en moi une réflexion profonde sur ma propre spiritualité et sur les complexités de la foi dans un monde diversifié. Son engagement sincère et sa capacité à transcender les frontières culturelles et religieuses me poussent à vouloir partager son travail avec le plus grand nombre.

Contraste visuel et quête personnelle de l’artiste

Claude Kira Guingané et Allexandre Meda, les curateurs de l’exposition, ont soigneusement sélectionné des œuvres qui forment une série photographique intrigante. Intitulée « ZIKR », cette série transcende la simple photographie pour devenir une forme de méditation islamique. Eveline Bonkoungou mélange habilement portraits et scènes de culte, déployant un répertoire visuel en couleurs qui contraste avec l’obscurité ambiante.

Dans une partie de la salle de l’exposition, les visiteurs sont invités à entrer dans une sorte antichambre matérialisée par un tissu noir, créant un espace intime et introspectif. À l’intérieur, une photo lumineuse et imposante, intitulée « La foi est personnelle », dépeint un homme de dos devant un horizon de ciel bleu. Cette œuvre emblématique souligne la quête personnelle de l’artiste, qui, malgré sa foi musulmane, explore les nuances de la spiritualité à travers son objectif. Cela rappelle aussi le travail du photographe anglais Harry flook avec sa série « Beyond What is Written«  ( au-delà de ce qui est écrit) qui s’interroge sur sa foi religieuse.

Processus créatif et mental

Eveline Bonkoungou évoque le processus créatif, soulignant qu’au fil du temps, elle a été confrontée à des vérités et des interdits, remettant en question son propre cheminement spirituel. Elle précise que sa démarche n’est pas une critique, mais plutôt un questionnement, une observation réfléchie de sa foi et de ses convictions.

« ZIKR » représente un tournant dans la carrière de Soum Eveline Bonkoungou, qui s’engage résolument dans la voie de la photographie d’auteur. Autrefois assistante de photographes événementiels, elle a rencontré Adrien Bitibaly, son mentor, qui l’a initiée à l’art de la photographie. Ce parcours, marqué par une participation au programme de mentorat de photoSa en 2021 et une exposition remarquée lors de la 2e édition de photoSa en 2023, témoigne de son ascension fulgurante.

Un chemin artistique en expansion

En 2023, elle a réalisé une résidence de création au centre culturel Leschangeurs à Agodrafo, au Togo, et collaboré avec la Bauhaus Universitat Weimar en Allemagne pour son projet « M’YINGA, mon corps », exposé fin 2022. Cette année-là, elle a également entamé une résidence à la fondation MANUEL Rivera-Ortiz, suivant un accompagnement sur ses projets artistiques avec Florent Basilitti, tout en coordonnant les artistes lors du festival Les Rencontres d’Arles.

Le chemin artistique d’Eveline Bonkoungou ne cesse de s’étendre, avec une projection de sa série « Peogo » à Fotoaus 2023 à Berlin, et une exposition prévue en avril 2024 lors du festival Emoi photographique à Angoulême. Son engagement continu dans des résidences créatives, des collaborations internationales et des festivals renforce sa position en tant que figure émergente influente de la scène artistique contemporaine.

L’exposition « ZIKR » offre un regard perspicace sur la relation personnelle d’Eveline Bonkoungou avec la foi, tout en soulignant son évolution en tant qu’artiste. À travers une esthétique visuelle distinctive et une exploration sincère de sa spiritualité, l’artiste burkinabè invite le public à réfléchir sur des questions profondes et intimes, transcendant les frontières culturelles et religieuses. La foi a toujours été une question très complexe. Dans Part of Fortune and Part of Spirit, le photographe américain Antone Dolezal parle déjà de la religion du futur.

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